- Monsieur Weil, quelles ont été vos motivations pour accepter la responsabilité de Mentor de la mission 2018 sur le thème : « Quelle politique d’aide à la production : quel modèle, quelle stratégie ?Pourquoi et comment faciliter la production en France ? » ?
Fondateur et ancien délégué du laboratoire d’idées « La Fabrique de l’industrie », aujourd’hui titulaire de la chaire d’entreprises « Futurs du travail et de l’industrie », je m’intéresse aux enjeux de la production en France, convaincu que l’industrie et les services qui l’accompagnent sont indispensables à la prospérité économique et à la cohésion sociale de notre pays.
Faire travailler sur ces sujets une promotion de la FNEP est donc une opportunité formidable. J’attends beaucoup de l’engagement et de la créativité de ses missionnaires.
- Comment concevez-vous votre rôle de Mentor en ce début de mission ?
J’espère pouvoir être un bon sparring-partner pour aider les participants à exprimer et approfondir leurs idées. J’espère aussi pouvoir les aider à valoriser leur travail, en le diffusant largement vers les personnes capables de contribuer à sa mise en débat et à son impact.
- A vos yeux d’expert en ce domaine, quelle contribution souhaitez-vous que l’ouvrage du groupe de recherche apporte dans le contexte économique et sociétal actuel ?
Le Bexit et l’élection de Donald Trump illustrent les périls de la désindustrialisation, de la détresse économique, du déclassement social, du désespoir et du repli isolationniste qu’elle entraîne. Le mythe d’une société sans usines et d’une spécialisation exclusive d’un pays vers les tâches de conception à forte valeur ajoutée a fait long feu. On ne peut pas, durablement, expliquer aux autres comment faire ce qu’on ne sait plus faire soi-même, ou vivre d’arbitrages financiers si la création de richesse se fait ailleurs. On ne peut pas non plus avoir une industrie bien portante si elle n’attire pas les jeunes les plus dynamiques.
Une industrie performante, sobre en ressources, attentive au bien-être de ses salariés, soucieuse de ses impacts sur les territoires où elle est implantée et sur l’environnement, pourra attirer les meilleurs talents, susciter des engagements enthousiastes et permettre à un pays faiblement doté en matières premières et en sources d’énergie d’assurer durablement sa prospérité, son indépendance et sa sécurité.
Le travail de la mission 2018 de la FNEP doit pouvoir nous aider à construire cette industrie.
Merci Monsieur Weil !